Au 19ème siècle, cette maison était une magnanerie pratiquant l’élevage du ver à soie, le bombyx du mûrier.
Nous supposons qu’elle a été construite par étape au début des années 1800 (étapes visibles sur les façades de la maison), elle a été allongée et réhaussée. Comme référence de l’époque, nous avons une maison voisine (en ruine à l’entrée du hameau) qui date de 1792 comme l’indique la gravure sur son fronton. Nous avons aussi l’extrait du premier cadastre napoléonien de 1833 représentant le hameau à cette époque (voir plan joint – sélectionner pour agrandir les photos). La maison s’y trouvait déjà avec son puit extérieur.
La magnanerie était composée au rez-de-chaussée, d’un local où on élevait les cochons et les poules (l’actuel cellier).
De l’autre côté du couloir central, se trouvaient l’écurie et l’étable (non visibles pour le moment, car en travaux) où l’on peut encore voir le bois qui délimitait la mangeoire pour les animaux. Le foin était entreposé au 2ème étage et descendait par une cheminée directement dans la mangeoire. Les chevaux servaient comme moyen de locomotion et travaillaient dans les champs. Ils servaient également à battre le blé qui était étalé au sol à l’endroit de la piscine actuelle.
A l’extérieur, près du tilleul, vous verrez également le puit qui était à l’époque le seul point d’eau potable du hameau. Ce puit est raccordé à un autre puit (non accessible) qui se trouve dans la cave, côté route. Ils sont alimentés par une source.
Cette cave servait aussi à élever le vin. Des énormes tonneaux étaient ancrés dans le plafond des voûtes. Il ne reste malheureusement que les trous des ancrages.
Au 1er étage, la salle à manger actuelle était l’endroit où on élevait les vers à soie. Cette pièce comportait 4 cheminées, il n’en reste qu’une aujourd’hui et des traces (pierres noircies par la fumée) d’une seconde près de la porte vers le hall d’entrée.
Il reste un mûrier (arbre) devant le garage. Il ne sert plus qu’à donner de l’ombre aux voitures. Il donne des fruits peu gouteux de couleur violet foncé (très colorants, attention aux doigts… et aux carrosseries des voitures !), on peut toutefois en faire de la confiture.
Le salon actuel était, à l’époque, la cuisine avec sa grande cheminée. L’évier se trouvait à la place de la bibliothèque.
La chambre actuelle était la salle à manger et la salle de bain, la chambre…
Le 2ème étage servait à stocker le foin et à faire sécher les feuilles de mûrier pour nourrir les vers à soie. La grande pièce n’avait pas de fenêtre, mais juste des ouvertures avec des volets en bois.
La terrasse, aussi appelée « couradou » en Ardèche, servait lors de l’opération qui consiste à dévider les cocons afin d’en tirer le fil de soie. Les cocons, plongés dans un bain d’eau bouillante, se ramollissent, puis, sont agités avec un petit balai afin de dégager les fils, ils étaient ensuite enroulés sur un écheveau.
Si vous regardez attentivement sur la terrasse, vous pourrez découvrir une tête sculptée dans la pierre. A l’époque, les pierres et ornements des châteaux étaient récupérés pour construire les maisons…
Depuis quelques années, nous essayons de rénover la maison tout en gardant son authenticité et son caractère ardéchois. Merci d’en prendre grand soin…
Bon séjour au Mas Gauthier…
Didier et Bruna.